Stop-(é)motion par Emmanuel Bernardoux

Pour fêter la nouvelle affiche Dezzig réalisée par Pascal Blua pour le groupe 49 Swimming Pools (The violent life and death of Tim Lester Zimbo), j’avais envie de vous faire découvrir le talent incroyable d’Emmanuel Bernardoux, auteur du clip “A Notebook At Random”.

 

Entièrement réalisé en stop-motion (donc image par image) dans sa propre salle de bain (!), le film visible sur Arte Creative est une sacrée prouesse ! 1058 photos prises avec son Nikon P80 : un travail de dingue sans effet 3D ni images de synthèse. Tout est réalisé à la main, les typographies découpées dans le papier, le carton ou peintes directement sur les murs. Un making-of du film sera bientôt visible. Interview d’Emmanuel à suivre.


Emmanuel, qui a eu l’idée du film ? Combien de jours de prise de vue et de découpage pour réaliser cette petite merveille ?

 

Etienne Dutin (du groupe 49 Swimming Pools) m’a écrit me disant qu’ils allaient sortir un nouvel album et qu’il aimerait que je réalise un clip sur une de leurs chansons.
J’ai dit OK. On s’est vu d’abord pour faire quelques tests avec Etienne chez moi (dans ma salle de bain), tests qui n’ont rien donné.
J’ai ensuite écrit l’idée sur 2 semaines puis suis allé les voir lors de leur residence à coté de Tours, j’y ai realisé en une prise le clip Hopi, looking at the waves. Puis de retour a La Rochelle, j’ai commencé a travailler sur “A notebook”…

 

Cela m’a pris 6 semaines entre les calages de caméra (je souhaitais un plan séquence), la découpe des typos, choix des photos, choix des effets visuels en direct (feu, eau,…), puis une dizaine de jours pour tout monter dans ma salle de bain. Et enfin 3 jours complets de prise de vue.

 

La complexité principale fut d’être parfaitement calé sur les mots chantés à mesure que la typo apparaissait, d’autant plus que le clip a été “tourné” à l’envers (en partant du générique de fin), je voulais également que le tempo (image de frappes caisse claire du batteur) soient complètement synchro, ce qui est réussi.

 

Bref, je partais a Amsterdam le samedi 18 fevrier puis à Melbourne, et je désirais finir le film avant mon départ. Une fois les images faites, le montage ne m’a pas pris plus d’une heure, tout etait calé au milimetre, Etienne est passé je crois le vendredi soir et le clip etait fini.

 

C’est un peu ce sur quoi je travaille aujourd’hui : faire des films ou clips avec un minimum de montage, tout “trucage” étant fait lors de la prise de vue, ce qui permet, a mon sens, une grande poésie visuelle (et aussi cela permet d’être un peu plus créatif lors du tournage, de prendre des risques).

Emmanuel Bernardoux auteur du clip des 49 Swimming Pools
Emmanuel Bernardoux Photo © Ruppert Porter, 2011

 

J’ai cru comprendre que le clip venait d’être sélectionné pour des festivals, peux-tu m’en dire plus ?

 

Le clip a été sélectionné au Sesiff Festival (Seoul, Corée du Sud) : projection fin septembre. Il devrait également être pris au ZeroFilmFestival (New York, USA) : projection en novembre. De plus, la chaine Arte (via son site Arte Creative) vient de m’acheter les droits de diffusion pour un an, sans exclusivité. Et puis j’attend les réponses d’autres festivals.

 

Comment le stop-motion est-t-il devenu ta spécialité ? Quels sont tes projets maintenant ?

 

Je fais des courts métrages depuis plus de 20 ans, j’ai fait mes premiers avec une caméra super 8. Mais je me suis remis à en faire « intensément » depuis ma résidence a New York en mars-avril-mai 2010. Le premier fait en stop-motion a été « the invisible man », realisé dans le centre d’Art The invisible dog, ou je résidais et produisais (peintures, photos). Il a eu un peu de succès (sélection au Zero film festival et projection dans la galerie d’art Envoy a New York + articles de presse online). Avant mon depart de NYC, j’ai fait les images de thE cagE(E), que j’ai monté en France à mon retour. J’ai également realisé « R_cu(n)t » un court metrage « hommage à l’artiste Gunter Brus », ma fille Garance en a fait les images et le célèbre jazzman François Carrier, qui est aussi un ami, m’a autorisé à utiliser un de ses morceaux pour l’illustration sonore.

 

Tu pourras bientôt voir le nouveau clip pour 49SP, qui devrait être en ligne semaine prochaine (toujours en photos, mais avec une technique differente, tu comprendras en le voyant). Je bosse également avec Etienne qui réalise le son et musique d’un très court métrage « drôle » (animation pâte à modeler + personnage réel) que je viens de finir et dont j’écris la suite en ce moment.

 

Et puis je pars vendredi prochain pour 2 mois en Australie pour un mois d’exposition personnelle (peintures et projection de mes films à l’Alliance francaise de Melbourne), car j’ai la chance d’être soutenu par l’Institut francais, la ville de La Rochelle et l’Alliance francaise de Melbourne.

 

Puis suivront 3 semaines de résidence au Bundanon Trust pour l’écriture visuelle d’un projet ” art visuel et musique contemporaine » avec David Chisholm qui a composé avec un grand talent la musique originale de mon court métrage « ElEvEn » , la compositrice Patricia Allessandrini et le guitariste chilien Mauricio Carrasco. Et enfin j’expose à partir de jeudi 15 septembre, pour 15 jours, une partie de mes toiles à la galerie Art Espace 83 à La Rochelle.

 

Merci à Emmanuel qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions.

 

Le site d’Emmanuel Bernardoux : www.maulbox.com

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