Dans mes petits papiers…

Les vacances sont presque terminées. Après avoir refait la déco de la maison, nagé en mer, en piscine, marié ma cousine et dansé la Salsa (enfin essayé… hum…), j’ai profité d’un petit séjour en famille dans mes terres natales de la Vallée des Eaux Claires (en Charente) pour retourner au célèbre Moulin du Verger : une mémoire vivante de la fabrication artisanale du papier.

Le Moulin du Verger

Une petite idée derrière la tête ? Hé oui… Pourquoi ne pas proposer de la sérigraphie sur papier artisanal (avec toutes les contraintes techniques que ça implique) fabriqué dans les règles de l’art (100% naturel et 100% français). Mais pas question d’acheter du papier Népalais ou Japonais pour ajouter une simple mention “exotique” et “Fait main” à mes produits ! Le seul problème c’est le prix : plus de 10 € la feuille en 60 x 80 cm. On serait ici autour des 60 € (prix de vente public) l’affiche pour une série de 50 ex. Mais certains me disent que je ne vends pas assez cher… Alors pourquoi pas…

Je ferais prochainement des tests d’impression en même temps que la nouvelle affiche Dezzig qui sortira le 31 août.

Le papier

Mon échantillon de papier MV 210 / 100% coton 240g

Je ne pouvais pas rater l’occasion de rencontrer Jacques Bréjoux (le propriétaire et conservateur du Moulin du Verger). Il faut dire que le gars a du caractère : on n’entre pas dans ses ateliers comme dans un moulin ! Ici pas de musée mais une véritable petite entreprise spécialisée dans la restauration d’ouvrages anciens. Les heures d’ouvertures sont au compte-goutte et c’est vraiment pas facile d’amadouer ce gaillard même en lui expliquant mon activité d’éditeur.

Jacques Bréjoux au Moulin du Verger

“Moi je fais du papier à l’ancienne pas que du papier blanc avec du coton !!!” (avant le XIXe siècle on n’utilisait que lin et chanvre). Bref ça partait mal et surtout avec un sacré a-priori contre les touristes qui “ne comprennent rien” à son approche très élitiste du métier. C’est sûr Jacques Bréjoux n’est pas n’importe qui : un historien du papier qui donne des conférences et distille sa bonne parole un peu partout dans le monde : un artisan doué et un super technicien du papier.

Le papier du Moulin du Verger

Je lui ai montré mon travail, parlé de sérigraphie, de presse typo (il pratique les deux) pendant que je visitais sa galerie-boutique : poèmes, gravures représentant les lieux, et autres textes évocatif (genre “La Recette du bonheur conjugal”). Bref du joli souvenir pour touriste en mal d’occasion de trouver un cadeau à mémé ! Comment peut-on être un artisan doué sans “fibre” artistique ? Pourtant il possède une Ofmi pour ta typo, une presse lithographique, taille-douce, une table de sérigraphie… De quoi en faire rêver plus d’un…

La galerie du Moulin du Verger

Et comment lui faire comprendre que le retour actuel aux méthodes traditionnelles d’impression est justement à mettre au crédit des designers-graphistes à la recherche d’authenticité. Bien sûr, impossible de posséder le perfectionnisme et l’expérience des grands artisans, mais qu’importe, il faut bien (re)commencer en partant de zéro si personne n’est là pour enseigner. C’est exactement ce que j’ai toujours reproché aux Écoles des Beaux-arts : opposer le technique à la créativité, alors que les deux sont inextricablement liés.

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