Sérigraphie Bowie : une affiche pour célébrer un artiste aux multiples visages.

Sérigraphie affiche hommage à Bowie par Julien Hugonnard-Bert imprimé dans l'atelier Dezzig

Bowie a toujours été insaisissable, maquillé, déguisé, travesti pour mieux se dissimuler. Il avait tout compris ! Andy Warhol l’avait influencé pour jouer ce rôle, être un autre pour mieux s’en déjouer. Visage barbouillé d’un éclair et d’une coiffure teinte en orange, Ziggy Stardust était un extraterrestre rock. Cette sérigraphie éditée par Dezzig et créée par Julien Hugonnard-Bert illustre Bowie au multiple.

 

Il fallait bien douze visages pour représenter la carrière de Bowie ! L’affiche imprimée dans l’atelier Dezzig en 5 couleurs (dont encre orange fluo) sur papier noir Fedrigoni Sirio Black 260 gr (50 x 50 cm) est disponible dans le artshop en édition limitée de 100 ex.

 

C’est aussi une très belle collaboration avec Julien Hugonnard-Bert, illustrateur de bande dessinée basé à Rouen. Il travaille aujourd’hui pour des éditeurs américains et français tels que DC Comics (Injustice: Year Two), Dark Horse (Star Wars), Avatar Press (Crossed), Marvel, Delcourt ou Soleil. Julien fait partie des rares encreurs français qui s’exportent dans le monde des comics. Mais c’est en véritable fan de musique et de rock poster qu’il m’a évoqué son projet d’affiche pour Bowie.

 

Sérigraphie affiche hommage à Bowie par Julien Hugonnard-Bert imprimé dans l'atelier Dezzig

 

“J’ai toujours été un fervent défenseur du dessin de presse. Je suis persuadé de la supériorité du dessin sur la photo quand il s’agit de représenter quelqu’un et illustrer un papier. Et David Bowie était mon exemple de prédilection. Une photo de Bowie à un instant donné ne fait qu’effleurer sa vaste carrière et ses nombreux avatars. Seul un dessin ou une peinture sera capable de représenter Ziggy Stardust, le Thin White Duke et le chanteur de Let’s Dance. La presse anglo-saxone l’a d’ailleurs bien compris et depuis des décennies, Playboy confie ses illustrations d’articles ou d’interviews à des peintres. J’ai donc souhaité lui rendre un hommage dans la plus pure tradition anglo-saxonne en choisissant deux angles principaux : ses multiples transformations certes mais surtout ses yeux et ses mains. Paradoxalement, David Bowie s’était formé au mime et avait très souvent mis ses mains en avant, il suffit de regarder les pochettes de Heroes, Hunky Dory, Earthling ou même Diamond Dogs pour s’en convaincre.

 

Quant au choix de la sérigraphie, c’est un choix qui s’est imposé de lui-même. C’est l’art graphique de la pop culture par excellence et du rock en particulier. De plus, c’est le seul procédé qui permet d’employer des encres fluorescentes pour mettre en avant comme je le souhaitais les mains et le regard si particulier du chanteur.

 

David Bowie était un artiste majeur qui a marqué le monde dans lequel il vivait. Il n’était pas un suiveur, il était celui qui donnait la marche à suivre. Jusqu’à son dernier album sorti quelques jours à peine avant sa mort, pour son 69e anniversaire, il était là où on ne l’attendait pas. On ne peut qu’imaginer ce qu’il avait encore à nous offrir et se désoler qu’il soit parti si tôt mais il nous reste encore des oeuvres majeures qui serviront d’inspirations pour bon nombre d’artistes.”
Julien Hugonnard-Bert

En 1972, il fallait vraiment du courage pour être un fan de Bowie ! Le maquillage hallucinant, l’aspect androgyne et provoquant de Ziggy Stardust terrifiait les parents. Il faut s’imaginer les concerts anglais de cette époque, où filles et garçons cheveux courts et oranges ressemblaient à une armée de petits Ziggy. Tous se pressaient, fascinés par la mise en scène du spectacle proposé par Bowie suspendu à quinze mètres au dessus de la scène. Les décors grandioses, les multiples changement de costumes mettaient en image toutes les formes de paranoïa du chanteur dans un univers pop et théâtral. Ses chansons évoquaient alors les thèmes de la condition de star déchue, le suicide, la sexualité, un futur pessimiste et glacé. Mais quelle musique ! L’expérimentation, l’inventivité et le son puissant de ces trois albums soutenus par les performances vocales exceptionnelles de Bowie, constituent sans doute la période la plus fascinante de l’artiste.

 

 

 

 

Quand Ziggy chantait Gimme your hands, cause’ you’re wonderful dans Rock’n roll suicide, les paroles contenaient non seulement le désespoir et la solitude de la star de rock au point le plus bas de sa carrière, mais aussi une critique de toutes les platitudes débitées dans les concerts.David Buckley

Sérigraphie affiche hommage à Bowie par Julien Hugonnard-Bert imprimé dans l'atelier DezzigSérigraphie affiche hommage à Bowie par Julien Hugonnard-Bert imprimé dans l'atelier Dezzig

J’étais invisible, personne ne me voyait. Jusqu’au jour où j’ai teint mes cheveux en rouge. Là, pour la première fois, on m’a remarqué ! C’était en 1971, pendant l’enregistrement de Ziggy Stardust. Je cherchais à me créer un personnage pour porter cet album sur scène. Je suis allé voir Orange Mécanique au cinéma, et je suis tombé en admiration devant les fringues de la bande de casseurs : combinaisons à fermeture Eclair, chaussures de catch, bandeau sur l’œil… j’adorais le côté violent de cette image, j’ai voulu le rendre absurde, vaudevillesque.David Bowie interviewé par Les Inrocks en 1993.

 

En 1976, quatre ans après l’album Ziggy Stardust (considéré comme l’un des plus grands albums de tous les temps) puis Aladin Sane et Diamond Dogs (où il crée le personnage de Halloween Jack avec son cache-œil), Bowie abandonne définitivement le glam rock, ses cheveux extravagants, son maquillage et sa combinaison au profit d’une simple chemise blanche, d’un gilet noir et de cheveux blonds et lissés. Ce personnage c’est le Thin White Duke, une nouvelle transformation du visage de David Bowie imaginée pour l’album Station to station.

 

Sérigraphie affiche hommage à Bowie par Julien Hugonnard-Bert imprimé dans l'atelier Dezzig

 

Dans les années 80, Bowie débute une nouvelle décennie marquée par le hit Let’s Dance : une rencontre entre le son funk du groupe Chic et la pop, un tournant décisif. Pour le clip de la chanson Ashes to Ashes, la styliste Natasha Korniloff crée pour Bowie le costume du Clown blanc. A la fois Freaks et Dandy, Bowie se cherche sans cesse : cheveux couleur crème glacée, chemise, cravate et bretelles. Il monte sur scène en chanteur de cabaret, crooner ou Golden-boy et jouant à être réel tandis qu’une pluie d’étoiles remplies d’hélium se répand sur le public ! Ces mêmes étoiles que l’on retrouvera 20 ans plus tard sur la pochette de Black Star (son dernier album sorti en 2016).

 

Au bout d’une œuvre impressionnante constituée de 28 albums studio et autant d’apparitions cinématographiques, le masque tombe : Bowie redevient simplement David Robert Jones. Mais il n’est déjà plus là, caché derrière son ultime personnage de prophète aveugle, David est parti avec son mystère. Au bout de sa quête, tout à tour artificiel et sincère, chaleureux et livide, à force de se cacher, se transformer, se grimer en rock star, Bowie nous révèle en pleine lumière toutes les facettes de son génie artistique, sa force créative intense. Avec les chansons de The Man who sold the World, Starman, Space Oddity, Life on Mars… Il était déjà parti très loin dans les étoiles ! Il nous laisse aujourd’hui plus de 750 titres à écouter et redécouvrir. Trois ans après sa mort, l’éternel visage de Bowie, blanc et brillant, file dans le noir de la nuit.

 

Sérigraphie affiche hommage à Bowie par Julien Hugonnard-Bert imprimé dans l'atelier Dezzig

“J’aimais regarder son visage aux multiples facettes et son regard qui nous pénétrait, s’offrait à chacun. Les mains en avant, il était là, nous renversant chaque fois, osant la différence, Il était mon héros et le restera pour toujours.”  Betty Yon

 

 

 

Sérigraphie Bowie disponible dans le artshop
Article et photos par Stéphane Constant © 2016 Dezzig

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