LA SÉRIGRAPHIE D’ART

Atelier Dezzig

 

La sérigraphie d’art est au graphisme ce que le pinceau est à la peinture : une technique d’expression artisanale exceptionnelle.

 

La sérigraphie d’art sur papier bénéficie d’un véritable engouement en raison de sa simplicité et de sa qualité d’impression en aplat. C’est une pratique artisanale contemporaine qui a su se moderniser tout en restant la technique d’expression artistique la plus attrayante. Elle bénéficie également du prestige laissé par le mouvement pop art et les grands affichistes. Le sérigraphisme (sérigraphie + graphisme) est aujourd’hui un véritable mode d’expression artistique à découvrir dans l’histoire du sérigraphisme.
Les techniques d’impression numériques (Giclée, Fine Art Print) sont encore loin d’atteindre le même rendu de couleur (la sérigraphie utilise des encres mates ou brillantes, voire les deux), la même épaisseur d’encrage, ni la même conservation à la lumière naturelle.

 

 

Comprendre la sérigraphie d'art dans l'atelier Dezzig en Bretagne

 

 

 

La sérigraphie d’art est une technique qui consiste à faire passer de l’encre au travers d’un écran (le principe du pochoir). L’encre se dépose ainsi sur le support en reproduisant les formes ouvertes de l’écran. À l’origine, la sérigraphie utilisait un écran en soie (du latin sericum, la soie), mais il est aujourd’hui remplacé par le polyamide.

 

Les avantages de la sérigraphie sont multiples : variété des supports, résistance des encres aux agressions mécaniques, chimiques, aux UV, qualité des aplats de couleur, utilisation d’encres spéciales (fluorescentes, phosphorescentes, en relief, à pigments métalliques, grattables, odorantes, miroir, révélables à la lumière noire…). On peut également utiliser des encres à base d’éléments végétaux ou les mélanger avec d’autres substances plus originales, comme de la terre, du pétrole, et même du whisky !

 

 

Comprendre la sérigraphie d'art dans l'atelier Dezzig en Bretagne

 

 

Le Papier

 

Le choix du papier est déterminant. Chaque tirage issu de l’atelier de l’atelier Dezzig représente une relation privilégiée entre l’artiste et le sérigraphe. Pour chaque sérigraphie d’art, la couleur et le relief du papier viennent s’intégrer à l’illustration pour créer un objet d’art unique. Imprimer sur des papiers noirs, argent, ivoire ou rouge n’est pas sans conséquences ; cela nécessite une préparation particulière pour adapter le visuel et l’ordre de passage des encres. Je travaille exclusivement avec les papiers Fedrigoni, Colorplan, GF Smith et Gmund sur des grammages de 210 à 540 g.

 

 

 

Principes de la sérigraphie d'art dans l'atelier Dezzig en Bretagne

 

 

La couleur

 

La contrainte principale de la sérigraphie est qu’à chaque couleur ajoutée, le coût de l’impression augmente. La plupart des artistes et graphistes choisissent donc de se limiter à un maximum de 4 couleurs.

Toutefois, avec quelques astuces, il est possible de contourner cette limitation en créant des trames de demi-teintes (points) ou en superposant 2 couleurs pour obtenir une troisième teinte. Autre subtilité, on peut également utiliser des encres semi-transparentes, ce qui ouvre ainsi des possibilités infinies.

La sérigraphie permet de superposer des couches pour créer l’illusion de couleurs différentes. Par exemple, une surimpression de jaune et de rouge permet d’obtenir une teinte orangée. Cela permet à l’artiste de créer un éventail plus large de couleurs pour le prix d’une impression en 2 ou 3 couleurs, bien pratique !

 

 

 

Principes de la sérigraphie d'art dans l'atelier Dezzig en Bretagne

 

 

Comment sont imprimées les affiches Dezzig ?

 

L’écran est constitué d’un tissu polyamide tendu et fixé sur un cadre (anciennement en bois, aujourd’hui en aluminium) à l’aide de colles spéciales. Le tissu vierge est uniformément poreux et doit être préparé pour que l’impression d’un motif soit possible : c’est l’insolation.

 

Pour créer le dessin de l’affiche, on peut dessiner en noir opaque (pour bloquer la lumière) directement sur un film (qu’on appelle typon) ou utiliser un fichier informatique pour imprimer ce film. Attention, il faut autant de films que de couleur.

 

L’insolation consiste à déposer une émulsion photosensible sur l’écran (comme pour un tirage photo). Dans l’obscurité, on utilise une lumière intense pour « brûler » l’écran et projeter le film sur celui-ci. À la fin de cette étape, il faut passer un jet d’eau pour dégager le pochoir des zones non brûlées : c’est le dépouillement.

 

 

 

sérigraphie d'art

 

Principes de la sérigraphie d'art dans l'atelier Dezzig en Bretagne

 

 

L’artiste/graphiste est donc en mesure d’intervenir tout au long du processus d’impression (nombre de passages, choix des couleurs, etc.). Toutes les couleurs sont appliquées les unes après les autres et utilisées en aplat. Cette qualité d’impression, réalisée couleur par couleur, permet d’obtenir une épaisseur d’encrage plus importante et un rendu des couleurs sans équivalent. C’est un travail considérable, et il n’y a pas de machine automatique pour tout faire en appuyant sur un bouton ! Ici, tout est manuel.

 

On peut également déterminer la transparence de la couleur (plus la couleur contient de blanc, plus elle devient opaque), mais certaines marques d’encres sont plus opaques que d’autres. Pas de secret, il faut procéder à de nombreux essais.

 

Pour commencer le tirage, on dépose une réserve d’encre au bord de l’écran. La racle va ensuite uniformiser l’encrage sur l’écran. Il ne reste plus qu’à glisser une feuille ! La racle fait passer l’encre à travers l’écran, et celle-ci se dépose sur la feuille.

 

 

 

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